Quelles sont les données à collecter pour se préparer à l’affichage environnemental ?
La gestion des données est l'un des aspects les plus fastidieux de la mise en place de l'affichage environnemental. Quelles sont les données à collecter?
La gestion des données est l'un des aspects les plus fastidieux de la mise en place de l'affichage environnemental. Quelles sont les données à collecter?
Avec l’adoption progressive de la Loi Climat, le déploiement de l’affichage environnemental anime actuellement les industries du textile et de l’ameublement.
L’aspect chronophage de la démarche et la complexité de mise en place sont souvent au centre des discussions qui entourent ce sujet d’actualité. La problématique est simple :
Quelles sont les données à collecter et comment déployer la démarche sur tout un catalogue produit pour se conformer aux exigences réglementaires sans y passer un temps colossal ?
Pour répondre à cette problématique, vous trouverez dans cet article des conseils pratiques sur la mise en place de l’affichage environnemental autour de trois parties :
La collecte des informations produit tout au long du cycle de vie est souvent un des points les plus chronophages dans la mise en place de l’affichage environnemental.
Pour faciliter le travail des marques, les méthodologies d’affichage environnemental et les référentiels sectoriels (ADEME ou PEF) définissent clairement quelles sont les données obligatoires à collecter et quelles sont les données par défauts disponibles.
Il existe deux grands types de données utilisées dans une analyse de cycle de vie (ACV).
Les données à collecter obligatoirement dans le cadre de l’affichage environnemental sont donc les données spécifiques.
💡 Les données moyennes disponibles sont souvent des données majorantes. Les entreprises ayant une meilleure connaissance de leur chaine de valeur seront donc récompensées par un meilleur résultat.
Pour assurer la comparabilité des résultats entre les entreprises, les référentiels sectoriels d’affichage environnemental (cf notre article sur le sujet), précisent justement quelles sont les données spécifiques à collecter et quelles sont les valeurs par défauts utilisables.
Il est important de noter que d’un secteur à l’autre et d’une catégorie de produit à l’autre, les données à collecter seront différentes.
Pour illustrer avec un cas concret les définitions ci-dessus, voici, pour chaque étape de cycle de vie, les informations à récupérer dans le cadre de l’affichage environnemental.
Pour les matières premières :
Les informations sur les matières premières sont uniquement des données spécifiques. Il est donc nécessaire de collecter les informations relatives aux matières premières utilisées dans le t-shirt et en particulier la liste des matières premières, leurs poids (ou la composition en % si l’on connait le poids du produit fini) et la provenance de chaque matière.
⚠️ Il est essentiel de connaitre le poids de chaque matière. Pour cela voici deux options :
🧶 Pour matières textiles (naturelles ou synthétiques), la collecte d’information doit se faire au niveau du fil. Il suffit donc de savoir où est réalisé la filature.
Pour les procédés de fabrication :
La localisation de chaque étape de fabrication est l’information principale à récupérer dans le cadre de l’affichage environnemental. Les référentiels sectoriels proposent en effet des données moyennes sur les consommations énérgétiques de chaque étape, les taux de perte etc …
A minima, les procédés de fabrication à prendre en comte sont le tissage / tricotage, les étapes d’ennoblissement et la partie confection.
Comme détaillé dans le tableau, des valeurs par défaut sont disponibles pour les taux de pertes et consommations énergétiques de chaque étape de fabrication.
🏭 Pour connaitre précisément la consommation énérgétique d’une étape de fabrication il suffit de connaitre le temps que passe une pièce sur une machine et de connaitre la puissance de la machine (en KW).
Pour les étapes de transport :
Les méthodologies d’affichage environnemental prennent en compte deux types de transports :
Par chance, une fois les localisations de chaque étape de fabrication connues, il existe des valeurs par défaut disponibles pour les transports. Par exemple l’approvisionnement d’un produit depuis par la Chine vers la France est par défaut de 20 000 km de bateau et 800 km de camion.
On obtient par exemple le schéma de transport suivant :
Pour renseigner des données plus sépcifiques, les informations à récupérer sont les suivantes :
🚢 L’impact des transport est directement ramené au poids du produit transporté, à part le kilométrage et le moyen de transport, il n’est donc pas nécessaire de collecter d’autres informations.
Des valeurs par défaut pour les taux de remplissage / taux de retour à vide sont aussi disponibles.
Par défaut, la livraison d’un produit entre l’entrepôt et la consommateur final en France est de 500 km de camion (si l’entrepôt est situé en France)
Les autres étapes du cycle de vie du produit (phase d’usage et fin de vie):
Pour la phase d’usage et la fin de vie des produits, des données par défaut sont fournies par les méthodologies. Il n’y a donc pas de données spécifiques à collecter sur ces étapes la.
Comme le montre cet exemple, les données moyennes mises à disposition par les référentiels permettent de faciliter la mise en place de l’affichage environnemental en limitant le volume de données à collecter. En revanche ces données sont souvent majorantes et ne vous permettront pas de valoriser correctement vos efforts d’écoconception.
Il devient donc stratégique pour les marques d’avoir une meilleure connaissance de leur chaine de valeur pour utiliser plus de données spécifiques.
L’intégration de plus de données spécifiques a trois grands avantages :
Un score de qualité de la donnée est actuellement en cours de développement pour informer avec transparence le consommateur sur le ratio entre les données spécifiques et les données moyennes
Maintenant que vous savez quelles sont les données à collecter pour se préparer à l’affichage environnemental, une des grandes questions est de savoir comment collecter et structurer ces informations pour être capable de déployer la démarche sur tout votre catalogue produit.
Pour assurer le succès et la pérennité des projets d’affichage environnemental, il est essentiel de pouvoir embarquer les différentes parties prenantes de l’entreprise et notamment les fournisseurs et équipes internes.
Les équipes internes vous permettront notamment d’identifier rapidement quelles sont les données déjà disponibles en internes et quelles sont les données complémentaires qu’il faudrait collecter auprès de vos fournisseurs.
Les fournisseurs :
La collecte des informations de traçabilité demande très souvent de devoir impliquer les différents fournisseurs de votre chaine de valeur. Pour cela il existe deux approches :
🔮 Pour améliorer le taux de réponse des fournisseurs, il est possible de leur partager une partie de la valeur créée, par exemple en leur permettant d’identifier directement les leviers d’écoconception qu’ils peuvent mettre en place.
Beaucoup de nos clients réfléchissent actuellement à faire évoluer leur système de données pour faciliter le déploiement de l’affichage environnemental. En première ligne de cette transformation, les PLM (Product Lifecycle Management) ont un rôle central à jouer.
Pour cette raison, il est important de structurer votre PLM en intégrant directement les différents attributs nécessaires à l’affichage environnemental.
🧑💻 Les outils d’affichage environnemental proposent généralement des API pour se connecter directement aux PLM et récupérer automatiquement les données.
Le schéma ci-dessous résume finalement assez bien le fonctionnement idéal :
🤯 Le travail de collecte et de structuration de données est généralement un gros chantier lors de la première année. Si le travail est bien fait, vous gagnerez en revanche beaucoup de temps pour les prochaines collections !
Pour faire le lien entre les informations de traçabilité et l’impact environnemental d’un produit, plusieurs outils sont apparus sur le marché.
Dans le but de sensibiliser les entreprises à l’affichage environnemental, certains outils publiques ont été développés. C’est par exemple le cas d’Ecobalyse qui développe actuellement un calculateur pour le secteur du textile, ou de l’outil Eco-meuble pour le secteur du mobilier.
🤩 La documentation du simulateur Ecobalyse permet de faire un point sur les données à collecter pour les différentes étapes du cycle de vie d’un produit textile
En complément de ces outils publiques, des outils privés comme Waro se sont développés ces dernières années. Le développement de ces outils permet entre autre de rendre le déploiement de l’affichage environnemental plus rapide en permettant notamment :
Les outils privés sont donc des partenaires de choix pour mettre en place, dès aujourd’hui, une solution scalable pour déployer l’affichage environnemental.