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Comprendre la loi Omnibus (CSRD, CSDDD, Taxonomie verte)

Benjamin THOMAS
March 3, 2025
Sommaire
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La Commission européenne a récemment dévoilé une proposition législative "Omnibus", visant à simplifier les obligations de reporting en matière de durabilité pour les entreprises. Cette initiative s'inscrit dans un effort plus large pour réduire la charge administrative des entreprises européennes de 25 %, et jusqu'à 35 % pour les PME, tout en maintenant les objectifs environnementaux et sociaux du Green Deal européen.

Qu’est ce que Omnibus ?

La proposition Omnibus sur la durabilité, publiée le 26 février, vise à réduire la complexité réglementaire en simplifiant trois lois de l’UE :

✅ Directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD) -  normalise les rapports de durabilité des entreprises en exigeant que les entreprises divulguent à la fois l'impact des facteurs de durabilité sur leur activité et leur impact sur l'environnement et la société (double matérialité).

✅ Règlement sur la taxonomie européenne (EU TR) -  définit quelles activités économiques sont considérées comme écologiquement durables pour guider les décisions d'investissement et aligner les flux financiers sur les objectifs climatiques de l'UE.

✅ Directive sur la diligence raisonnable en matière de durabilité des entreprises (CS3D) -  oblige les entreprises à identifier, prévenir et atténuer les impacts négatifs sur l'environnement et les droits de l'homme dans l'ensemble de leurs opérations et de leurs chaînes de valeur.

Réduction du champ d'application de la CSRD

L'une des principales modifications concerne la Directive sur le reporting de durabilité des entreprises (CSRD). La proposition prévoit de restreindre son application aux seules entreprises remplissant les critères suivants :

  • Nombre d'employés : plus de 1 000 (au lieu de 250 précédemment)

et

  • Chiffre d'affaires : supérieur à 50 millions d'euros

ou

  • Bilan total : supérieur à 25 millions d'euros

Cette révision exclurait ainsi près de 80 % des entreprises initialement concernées par la CSRD, concentrant les obligations de reporting sur les plus grandes structures.

Allègement des exigences de reporting

Outre la réduction du nombre d'entreprises concernées, la proposition "Omnibus" introduit plusieurs mesures visant à alléger les obligations de reporting :

  • Suppression des normes sectorielles : afin de simplifier les exigences spécifiques à certains secteurs.
  • Réduction du nombre de points de données obligatoires : en mettant l'accent sur les données quantitatives essentielles.
  • Maintien de la double matérialité : les entreprises devront continuer à évaluer à la fois l'impact de leur activité sur l'environnement et la société, et l'impact des enjeux de durabilité sur leur performance.
  • Assurance limitée pour les audits : abandon de la transition vers une assurance raisonnable, conservant une approche plus légère pour la vérification des rapports de durabilité.
L’assurance limitée offre une confiance modérée, reposant sur un examen moins approfondi où l’auditeur vérifie simplement qu’aucun élément ne remet en cause la fiabilité des informations (sans détecter toutes les erreurs éventuelles). En revanche, l’assurance raisonnable implique des vérifications beaucoup plus poussées, permettant à l’auditeur de conclure avec un degré de certitude plus élevé sur l’absence d’inexactitudes significatives, tout en reconnaissant que cette certitude n’est pas absolue.

Le projet de directive introduit le "Value Chain Cap"

Les entreprises soumises à la CSRD ne pourront plus exiger des fournisseurs des données dépassant le standard VSME.

Les PME de moins de 1 000 employés seront donc protégées contre des demandes excessives.

Le VSME (Voluntary Sustainability Reporting Standard for SMEs) est un standard volontaire de reporting en matière de durabilité, spécialement conçu pour les PME et entreprises non soumises à la CSRD. Il s’agit d’un cadre volontaire, basé sur un format simplifié de reporting ESG. Les grandes entreprises soumises à la CSRD ne pourront exiger des PME que les informations définies par ce standard.

Implications pour les entreprises non soumises à la CSRD :

  • Elles n’auront plus d’obligation légale de reporting mais pourront toujours communiquer sur la durabilité.
  • Les investisseurs et banques pourront demander des informations, mais sans cadre obligatoire. En revanche les contraintes sur les investisseurs / banques persistent donc les demandes risques de continuer.

Modifications de la directive sur le devoir de vigilance (CSDDD)

La Directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité (CSDDD) est également concernée par cette proposition de simplification :

  • La date de conformité à la CSDDD était fixée au 26 Juillet 2027, elle a été repoussée au 26 Juillet 2028. Par ailleurs, l’implémentation d’un plan de transition climatique n’est plus obligatoire.
  • Focalisation sur les partenaires commerciaux directs : les obligations de diligence raisonnable se limiteraient aux relations directes, sauf en cas de risques avérés dans la chaîne d'approvisionnement indirecte.
  • Réduction de la fréquence des évaluations : les audits passeraient d'une fréquence annuelle à une évaluation tous les cinq ans.
  • Le délai d’application est fixé au 26 juillet 2028.
  • Protection des PME : les grandes entreprises ne pourraient plus exiger des informations excessives de la part de leurs partenaires commerciaux de moins de 500 employés.
  • Flexibilité accrue pour les fournisseurs : plutôt que de rompre immédiatement une relation commerciale en cas de manquement, les entreprises seraient encouragées à élaborer des plans correctifs avec leurs partenaires

Modifications de la Taxonomie Verte

La proposition Omnibus apporte également des ajustements aux obligations de reporting liées à la Taxonomie européenne, le cadre de classification des activités économiques durables. Jusqu'à présent, les entreprises soumises à la CSRD devaient obligatoirement déclarer leur alignement avec la Taxonomie, en fournissant des indicateurs clés de performance (KPI) détaillant la part de leur chiffre d'affaires, de leurs investissements (CapEx) et de leurs dépenses opérationnelles (OpEx) associées à des activités durables.

  • Champs d'application de la taxonomie : les entreprises concernées sont uniquement celles avec plus de 1000 employés, et un chiffre d’affaires d’au moins 450M€ annuels.
  • Les entreprises en dessous de ce seuil auront la possibilité de déclarer leur alignement avec la Taxonomie, mais sans obligation stricte.
  • Point de données : Réduction du nombre de données exigées d'environ 70%.
  • Une plus grande flexibilité est accordée aux entreprises en transition : elles pourront désormais communiquer sur une conformité partielle avec les critères de la Taxonomie, même si elles ne remplissent pas encore tous les critères d’alignement.

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