La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) est une directive européenne adoptée pour renforcer la transparence et la cohérence des rapports de durabilité des entreprises.
Elle étend les obligations de reporting non financier à un plus grand nombre d'entreprises, les incitant à divulguer des informations détaillées sur leurs impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
Dans le cadre de la CSRD, des European Sustainability Reporting Standards (ESRS) ont été développés pour fournir un ensemble de normes harmonisées.
L'ESRS E1 fait partie des European Sustainability Reporting Standards (ESRS) et traite spécifiquement des enjeux liés au changement climatique. Il s'applique à toutes les entreprises concernées par la directive.
Pour les marques de mode, un secteur particulièrement exposés à la pression environnementale, l’adoption de l’ESRS E1 représente un défi mais aussi une opportunité pour aligner leur modèle économique avec les objectifs de durabilité à long terme.
Le secteur de la mode est responsable de quantités importantes d’émissions de GES, de consommation d’eau, et de pollution.
D’après l’ADEME, l'industrie du textile est responsable de 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (en tenant compte des vêtements et des chaussures). L'ESRS E1 est donc une norme clé pour ce secteur.
Le changement des comportements des consommateurs vers des produits plus durables pousse les entreprises à mieux connaître, maitriser et communiquer leur impact environnemental.
Non seulement cette norme est obligatoire pour les entreprises concernées par la CSRD, mais elle impose aussi des risques légaux et financiers en cas de non-conformité.
Les sanctions en cas d’infraction sont définies par chaque État membre.
La France prévoit pour l'instant :
- une amende de 3750 euros en cas de non publication du rapport ou de publication d’informations partielles ou erronées
- une amende de 30 000 euros et jusqu'à 2 ans d'emprisonnement en cas de non audit du rapport extra-financier
- une amende de 75 000 euros et jusqu'à 5 ans d'emprisonnement en cas d'entrave aux vérifications ou contrôles des auditeurs
L'objectif principal de cette norme est de permettre aux utilisateurs des déclarations de durabilité de comprendre :
Comme toutes les normes ESRS, celle portant sur le changement climatique impose des obligations d'information, qu'elles soient qualitatives ou quantitatives. Cela signifie que des données doivent être collectées, analysées, et éventuellement publiées. Ces obligations sont appelées par la Commission Européenne les Disclosure Requirements (DR).
Les Disclosure Requirements, ou exigences de divulgation, désignent ainsi l'obligation pour les entreprises et autres organismes de révéler certaines informations spécifiques. Dans le cadre de la CSRD, ces divulgations concernent des aspects clés de l'entreprise, notamment ses performances financières, sociales, environnementales et de gouvernance.
En répondant aux exigences de divulgation à travers leur reporting, les organisations ne se contentent pas de se conformer aux obligations légales de la directive CSRD. Elles renforcent également la confiance et la transparence dans leurs activités, améliorent leur réputation et démontrent leur engagement en matière de responsabilité sociale et environnementale.
L'ESRS E1, dédié au thème du changement climatique, comprend 9 exigences de divulgation (DR) spécifiques qui permettent d'évaluer l'engagement et l'impact des entreprises face au changement climatique.
Cette section exige que l'entreprise publie un plan de transition visant à réduire ses émissions de GES afin de garantir la compatibilité de sa stratégie avec les objectifs climatiques internationaux, notamment l'Accord de Paris. L'entreprise doit détailler ses efforts passés, actuels et futurs pour atteindre un réchauffement limité à 1,5°C, avec des objectifs de neutralité carbone à l'horizon 2050.
Le plan de transition doit inclure des actions précises et des ressources allouées pour réduire l'impact environnemental.
L'entreprise doit décrire les politiques qu'elle a adoptées pour gérer ses impacts significatifs liés à l'atténuation du changement climatique et à l'adaptation. Cela inclut une description des objectifs de ces politiques, des responsabilités internes pour leur mise en œuvre, ainsi que de la manière dont ces politiques sont surveillées et revues pour garantir leur efficacité.
Pour les entreprises du textile, cela peut signifier l’optimisation des processus de production, l’approvisionnement durable, et la mesure et le pilotage du cycle de vie des produits.
Cette section exige que l’entreprise publie les actions menées et les ressources allouées pour l'atténuation et l'adaptation au changement climatique. Il s'agit de comprendre comment les entreprises mettent en œuvre concrètement leurs politiques, notamment en matière de réduction des émissions, et quels moyens financiers et humains sont déployés pour atteindre ces objectifs.
L’entreprise doit préciser quels sont les objectif de réduction d’impac qu’elle s’est fixées pour soutenir ses politiques de lutte contre le changement climatique.
Ces cibles doivent être mesurables et s’inscrire dans une stratégie globale de réduction des émissions de GES. Les cibles peuvent être à court, moyen et long terme et doivent être alignées avec les engagements internationaux tel que ceux de l'Accord de Paris.
L'entreprise doit fournir des informations sur sa consommation totale d'énergie et sur la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique. Cette transparence sur l'usage des ressources énergétiques permet de suivre les progrès en matière de transition énergétique et d’efficacité. Les entreprises doivent également déclarer leur exposition à des sources d’énergie fossiles comme le charbon, le pétrole et le gaz.
L'entreprise doit publier les informations relatives à ses émissions brutes de GES, y compris :
Pour les marques de mode, les émissions Scope 3 (en amont et en aval) représentent souvent la plus grande partie des émissions totales, notamment dans la chaîne d’approvisionnement (production de textiles, transport, distribution).
L'entreprise doit déclarer les projets d’absorption ou de stockage de GES qu’elle mène ou finance, ainsi que les crédits carbone qu’elle a achetés. Cela inclut la publication des efforts pour financer des projets externes qui permettent de capturer ou réduire les émissions de GES, à la fois dans et en dehors de sa chaîne de valeur.
Si l’entreprise applique un prix interne du carbone, elle doit en publier les détails, notamment comment ce mécanisme est intégré dans la prise de décision de l’entreprise. Le but est de montrer comment l’entreprise encourage l’adoption de politiques et de cibles liées à la réduction des émissions via des mesures financières internes comme une taxe carbone interne.
L'entreprise doit publier les incidences financières potentielles des risques physiques (comme les événements climatiques extrêmes) et des risques de transition (comme les changements réglementaires ou de marché liés à la transition vers une économie bas-carbone). Cela comprend aussi les opportunités financières qu’une meilleure gestion des risques climatiques pourrait apporter à l’entreprise.
Identifier et analyser toutes les sources d'impact tout au long de la chaîne de valeur, depuis la production des matières premières jusqu'à la fin de vie des produits.
Adopter des solutions logicielles comme celles proposées par Waro pour mesurer les émissions et construire un plan de transition aligné avec les attendus de la CSRD et vos contraintes opérationnelles.
Collaborer avec vos fournisseurs, partenaires logistiques, et autres acteurs pour assurer une bonne circulation et gestion de la données, pour vous assurer d’avoir des chiffres précis et permettre une réduction globale de l’impact environnemental.
Sensibiliser vos équipes sur l’importance des données environnementales et des objectifs de réduction des émissions pour faciliter la mise en conformité réglementaire avec les CSRD (et les autres réglementations à venir).
Fixer des objectifs de réduction clairs à court, moyen et long terme, et surveiller les progrès de manière continue.
Voici quelques conseils pour élaborer une trajectoire de décarbonation :