Le ministère de la Transition Écologique et l’ADEME ont présenté le 8 mars 2024, après plusieurs mois de consultation, la méthodologie du dispositif d’affichage environnemental pour le secteur du textile.
Pour rappel, l'Affichage Environnemental (AE) vise à informer les consommateurs sur les impacts environnementaux des produits ou services qu'ils consomment. A l’aide d’une "valeur numérique", il permet de refléter l’impact des différents produits mis sur le marché, et ainsi
À l'instar du prix qui reflète le "coût financier" des produits, l'Affichage Environnemental vise à refléter le "coût environnemental" d’un produit. Cette indice peut être une valeur allant de 0 à l’infini. Plus la valeur est élevée, plus le coût environnemental est fort.
L’objectif de cet affichage est qu’il puisse être lisible, pédagogique et en cohérence avec le cadre européen du Product Environnemental Footprint.
La méthodologie française reposera donc bien sur le socle de base du PEF : l’analyse du cycle de vie avec les 16 indicateurs d’impact.
Néanmoins, ces 16 indicateurs ne permettant pas de prendre en compte correctement l’ensemble des impacts environnementaux souhaités par le gouvernement, le dispositif français a été mis à jour avec plusieurs critères complémentaires pour répondre aux limites de la v.1.3 du PEFCR Apparel & Footwear.
Dans la formule de circularité du PEF, 100% des textiles vendus sont considéré comme géré localement pour leur fin de vie. En réalité, une partie non négligeable de ces vêtements sont exportés hors Europe en fin de vie (environ 50%).
La méthodologie francaise a donc ajouté ce complément pour prendre en compte l’impact de ces vêtements finissant en déchet. En fonction du type de vêtements, des probabilités de scénarios de fin de vie ont été définis.
Exemple :
Pour un jean (450g) l’impact de la fin de vie passe de 0% de l’impact total du produit à :
4% pour un jean 100% coton
12% pour un jean 100% synthétique
Le second complément concerne l’impact des microfibres dans le cycle de vie d’un produit.
On retrouve ces fibres dans la pollution de l’eau, l’air et du sol et ces fibres sont émises tout au long du cycle de vie d’un produit (fabrication, usage et fin de vie). Actuellement, ce critère n’est pas pris en compte dans le PEFCR A&F.
Il y a 2 paramètres clés pour prendre en compte l’impact des microfibres :
Le relarguage : capacité d’une fibre a relarguer les microfibres dans l’environnement lors de son cycle de vie.
La persistance : la capacité d’une fibre à se dégrader dans l’environnement.
Le dernier complément concerne la prise en compte de la durabilité d’un vêtement dans le calcul de son impact.
Il existe deux types de durabilité :
La durabilité physique est fixé à 1 et n’a donc pour l’instant pas d’influence sur le calcul d’impact. L’étude dans le cadre du projet PEFCR A&F est toujours en cours et sera prise en compte plus tard dans la méthodologie francaise.
Pour la durabilité “émotionnelle”, un indice allant de 0,5 à 1,5 a été définie pour la prendre en compte et permet de moduler la durée d’utilisation d’un produit. Plus l’indice est élevé, plus le produit est durable et à l’inverse, plus l’indice est faible plus le produit se rapproche de la fast fashion.
Ce indice repose sur la prise en compte de 5 critères :
Cet indice vient ensuite moduler le coût environnemental global d’un produit.
Pour mieux prendre en compte les spécificités de la filière textile, la base de données a été mise à jour. La méthodologie s’appuie sur Ecoinvent et sur des études de la filière textile pour avoir la même couverture que la base EF3.1 du Product Environnemental Footprint.
Ce qu’il faut retenir :
La base de données est plus complète sur les procédés clés pour le textile :
Permettre plus de précision sur les données :
Exemple : la possibilité de préciser la quantité de pesticides utilisée pour la production des matières premières.