L'ADEME a récemment organisé un webinaire pour partager la synthèse de la concertation sur l'Affichage Environnemental (AE) textile. Cet article présente les évolutions méthodologiques, les mises à jour de la base de données, le calendrier d'application.
Deux critères ont été supprimés pour le calcul de la durabilité non physique : "matières" et "durée de commercialisation". Voici la nouvelle répartition des critères pour évaluer la durabilité non physique :
De plus, l'amplitude couverte par le coefficient de durabilité non physique a été réduite, avec un coefficient minimum de 0,67 et un maximum de 1,45. L’objectif est de diminuer l’influence du coefficient sur le résultat final et de s’aligner avec les valeurs du coefficient de durabilité physique du PEFCR.
L'affichage de la traçabilité consiste à fournir aux consommateurs des informations détaillées sur l'origine des vêtements lors de l'achat. Les étapes minimales à communiquer incluent la confection, l'ennoblissement (teinture) et le tissage/tricotage.
Les informations de traçabilité peuvent être affichées via le site internet de la marque, le principal distributeur en ligne, et sur l'étiquette des vêtements dans les magasins physiques.
Deux situations possibles pour le calcul de cet indice :
La largeur de gamme représente le nombre de références proposées par une marque ou une plateforme. Le canal de vente considéré pour ce critère est en priorité le site internet de la marque. En l'absence de vente en ligne, un autre canal de vente doit être choisi.
La définition "référence" a été simplifiée en se basant sur le nombre de références couleur proposées sur le site internet de la marque. Ce terme peut correspondre à la notion d'unité de gestion de stock (UGC ou SKU pour Stock Keeping Unit).
Dans le cas où une référence est déclinée en plusieurs tailles, on compte alors bien une seule référence pour l'ensemble des tailles proposées.
Les prises en compte des plateformes multi-marques et la segmentation (enfants, grandes tailles) seront travaillées à l'automne, avec un questionnaire envoyé aux marques pour affiner ces paramètres.
Calcul de l’indice largeur de gamme :
Pour rappel, ce critère s'appuie sur le rapport entre le coût moyen de réparation et le prix de vente de référence du produit. Ce paramètre est spécifique à chaque produit.
La définition du canal de vente a été simplifiée pour inclure uniquement le site internet de la marque.
Un nouveau barème pour calculer l’incitation à la réparation a été introduit :
Lorsqu'un vêtement est commercialisé par une marque qui n'est pas une PME ou une TPE, l'indice "incitation à la réparation" est composé :
La durabilité physique, quant à elle, dépendra des travaux du PEFCR sur la question, attendus courant 2025. Un groupe de travail sera lancé dès l'automne pour préparer la convergence entre durabilité physique et non physique.
L'Affichage Environnemental textile prévoit d'intégrer de nouvelles matières telles que le cachemire, la soie, le mohair, le polyamide, la laine australienne et le Lyocell.
Les étapes d'ennoblissement incluront désormais l'impression et les pré-traitements comme le blanchiment. Des travaux et échanges sont également en cours pour pouvoir créer des procédés d’impact spécifiques aux labels.
D’autres précisions ont été apportées. Pour les produits vendus en lot, l’impact sera calculé en sommant les impacts des modélisations de chaque élément du lot. Pour les références en multi-sourcing, la règle de la loi AGEC sera appliquée, en prenant l’origine géographique et le producteur représentant la plus grande proportion massique.
La base de données est actuellement accessible sur le site de la Base Empreinte en version 0.1, avec une mise à jour prévue en octobre pour la version 1.
L'accès aux données désagrégées sera disponible à l’automne.
Le calendrier d'application de l'Affichage Environnemental textile est incertain en raison de l'absence de gouvernement, ce qui empêche la notification du décret à la Commission Européenne. Malgré cela, l'objectif reste de déployer le cadre de l'AE d’ici la fin de l’année. Le dispositif restera volontaire pour 2025, avec une période de test significative avant d’envisager une obligation.